Coca, c'est moi !

Coca, c'est moi !

mercredi 12 janvier 2011

Premiers pas

Les premiers jours, je suis restée tout le temps enfermée dans ce sous-terrier que l'on m'avait attribué, et je recevais la même nourriture verte et dure qu'avant. Je n'avais plus à faire qu'à une seule bipède, les autres ne sont jamais revenus. Mes amis lapinous non plus.

Mais un beau jour, ma bipède a crée une ouverture dans mon sous-terrier, me laissant ainsi accéder au terrier tout entier. Je dois vous dire que je ne me suis pas faite prier pour visiter, j'avais déjà eu le loisir d'observer la bipède et de me rendre compte qu'elle était sans danger et que je la sèmerais très facilement, si nécessaire. C'est ainsi que j'ai pu voir mon premier terrier de bipède.

Bien sûr, au début, je pensais qu'il fallait que j'essaie d'en sortir. Mais j'ai eu beau l'explorer intégralement, tenter de l'attaquer par tous les côtés, tout cela me semblait bien solide. Cependant, mes conditions de vie commençaient à s'améliorer tout doucement. Le sous-terrier était de mieux en mieux aménagé, et la nourriture commençait à devenir intéressante lorsqu'on m'a enfin proposé de manger ce que tout lapin doit manger, de la verdure fraîche et juteuse.

De plus, la cohabitation avec la bipède se révéla moins périlleuse que prévue. Elle accepta très facilement de se soumettre dès lors que j'eus le courage de lui demander, et se montra particulièrement zélée à accomplir sa tâche. Cela devint même franchement agréable quand je pris l'initiative de venir dans son sous-terrier, le toilettage était assuré et l'endroit confortable et chaud.

Je pensais d'abord qu'il fallait que je m'approprie cet endroit pour assurer mon statut de chef, mais je me rendit vit compte que la bipède devenait beaucoup moins avenante, dans ces cas-là. Elle ne voulait pas se laisser faire, la bougresse ! On a fini par trouver un arrangement, je la laisse y aller puisque les toilettages y sont confortables, et j'ai cessé de marquer une fois que la propriété était bien établie. Bon, il y a eu autre chose aussi qui m'a calmé sur le marquage, mais je vous raconterais ça une autre fois.

Malgré tout, il restait toujours ce temps d'enfermement aléatoire dans mon sous-terrier. Je commençais à apprécier l'endroit, mais en vertu de mon statut de chef, je ne comprenais pas que la bipède m'interdise l'accès permanent à l'ensemble du terrier. Paraît-il que c'est pour ma « sécurité », c'est le mot de la bipède, mais il n'a pas la même signification pour elle que pour nous. Pour elle, « sécurité », c'est m'empêcher de monter sur les tertres pour surveiller les alentours, m'empêcher de creuser des galeries de secours pour le terrier, bref, vraiment pas la même signification, je vous dis. Pourtant je sais que c'est de cette notion là qu'il s'agit, car je pouvais ressentir la peur de la bipède lorsque je m'aventurais un peu trop loin à son goût. Après tout, la bipède connait bien son terrier, peut-être qu'elle connait des dangers dont je n'ai pas idée.

Mais force est de constater qu'à part la bipède, peu de prédateurs venaient visiter ce terrier. Il y avait toutefois un chat qui venait de temps en temps, mais ma bipède le contrôlait. Ça doit être ça, être prédateur suprême, le chef de tous les prédateurs. Mais si ce pauvre chat se laissait faire, ce n'était pas mon cas ! Je ne suis pas prédateur, alors je n'ai pas à me soumettre ! Mais je reconnais que vivre avec le prédateur suprême, ça apporte une certaine forme de « sécurité ».

Donc j'ai fini par prendre mes aises dans ce terrier de bipède, et à voir comment en tirer parti au maximum. C'est un peu ce que je suis venue vous raconter ici, on ne sait jamais, dès fois que ça vous arrive, de devoir cohabiter avec un bipède...

A bientôt !
Coca

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