Coca, c'est moi !

Coca, c'est moi !

dimanche 30 janvier 2011

La garenne - 2ème partie

Je vous ai laissé sur un suspense insoutenable... Les trésors de la garenne du bipède ! Bon, je crois que ma bipède a pris l'initiative lors du précédent message de mettre une image de moi dans la garenne, alors finalement vous avez déjà eu un aperçu des trésors : des plantes fraîches et goûteuses !

A partir du moment où j'avais découvert cela, inutile de vous dire qu'aller à la garenne devint une obsession... Capucine, basilic, menthe, roquette, ou même simplement herbe fraîche, la garenne est un paradis. Mais je dois tout de même vous raconter comment, à l'âge d'un an, je me ridiculisais comme si j'avais été une jeune lapine ignorant tout de la vie. J'en rougis encore, quand j'y repense...

J'étais habituée dans le terrier à ce que la nourriture me parvienne déjà découpée... si bien que j'ignorais que dans la garenne, la nourriture était attachée. C'est ainsi que la première fois qu'une feuille de capucine se trouva sous mon nez, je plantais bêtement mes quenottes dedans et tirais dessus pour emmener mon butin à l'abri. Et une fois arrivée dans ma cachette, je me rendais compte qu'il ne restait rien de ma prise. Les fois suivantes, je tentais donc de tirer plus sèchement sur les feuilles, mais la plante se rétractait alors violemment et j'avais un morceau à peine plus grand qu'avant dans la bouche... Oui, je vous vois vous marrer en imaginant la scène ! Mais moi, je ne savais pas ! Depuis j'ai compris que je devais manger sur place, avec toute la vulnérabilité que cela entraîne... Et oui, à la garenne, une vigilance permanente s'impose, je comprends maintenant pourquoi on m'a dit cela.

Quoi qu'il en soit, je profitais grassement de toute cette verdure qui m'était offerte. Pourtant au fil des jours, les températures baissaient et les plantes cessaient petit à petit de faire de nouvelles feuilles, jusqu'à finalement jaunir complètement. L'hiver était arrivé, et bien que j'en avais entendu parler, j'imaginais que ce serait différent chez les bipèdes. Mais ça ne l'est pas, la Nature reste la plus forte, et quelque part, cette idée me rassurait. Je pus ainsi connaître la variété des saisons, le froid, la pluie, le vent, tout ce dont je suis à l'abri dans le grand terrier. La garenne, ça se mérite !

Je continuais pourtant de vouloir y aller, car c'est aussi un formidable terrain de jeu, comme vous le savez. Le lieu idéal pour les courses et les binkies les plus fous. Bon, il faut avouer que le terrier bipédien est assez grand pour en faire à l'intérieur, donc rassurez-vous, je pouvais en faire avant de connaître la garenne. Mais l'ouverture sur l'extérieur y apporta une nouvelle dimension ! La garenne comporte aussi de nombreuses cachettes parmi les plantes, c'est donc un régal de se défouler là de bon matin, puis de se planquer, et de faire un peu tourner la bipède en bourrique. Le matin, c'est mon moment préféré, ma bipède a ordre absolu de m'ouvrir ! Déjà parce-que je dois faire le tour du propriétaire, mais aussi parce-que rien ne vaut une course dans la garenne pour se réveiller et être en pleine forme !

Et cet hiver, j'ai découvert quelque chose de formidable : la neige... Je l'avais déjà vu de loin dans l'ancienne garenne (oui car j'ai connu 2 garennes et pas mal de terrier de bipèdes, faudra que je vous explique tout ça un jour), mais dans la nouvelle garenne, j'ai pu gambader dedans !

Le premier jour où je l'ai vue, je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait. Ma bipède poussait des grands cris de joie en ouvrant l'issue vers la garenne (des genres de 'Oh', 'Ah' !), et moi je voyais juste que tout était blanc, comme moi ! La garenne ne ressemblait plus du tout à ce que je connaissais, je ne savais pas au début si je devais y aller ou non. Je suis donc restée un long moment à l'entrée du terrier, examinant la situation, voyant que tout cela n'avait pas l'air de bouger, l'air glacial ébouriffant mon poil... Et je décidais de me lancer !

Première surprise, cette matière blanche cédait sous mon poids, au lieu de marcher dessus, je me suis retrouvée à labourer la garenne avec mon poitrail... Deuxième surprise, cela mouille les pattes, comme la pluie! J'ai rapidement du m'arrêter pour sécher tout ça d'un coup de langue râpeuse, et oui, c'était vraiment de l'eau, la plus pure qui soit ! J'essayais donc d'en manger un peu, et en effet, la matière se dérobait instantanément sous mes lèvres, fondant en une eau glacée. Mais rapidement, ma bipède m'avertit d'un danger, selon elle, cela n'était pas souhaitable de manger de la neige. Je n'ai pas trop compris pourquoi, mais voyant tout ce qu'il était possible de faire d'amusant dans cette neige, j'acceptais volontiers de passer à autre chose.

Je tentais donc ensuite de l'enlever, grattant de toutes mes forces, mais il en restait toujours autant. Néanmoins, le terrain commençait à devenir praticable, et je finissais par reconnaître les traits de la garenne que je connaissais, enfouie sous la neige. Le froid commençait aussi à me saisir, alors je me mis à tester la qualité du terrain en cas de départ anticipé. J'en déduis alors qu'il ne fallait pas tenter de labourer comme je l'avais fait au début, cela est trop long et trop fatiguant. Les déplacement sont plus aisés en sautant d'un point à l'autre par dessus la neige, il faut juste prévoir que la réception se fasse un peu plus bas que cela en a l'air, la neige s'effondrant à l'arrivée ! Mais une fois cela compris, la neige est très amusante, j'adore y faire mes binkies matinaux, j'en voudrais tous les jours !

Cela a duré presque un mois, et depuis, la pluie est revenue. Les températures sont remontées, mais la pluie et le vent, tous les pinous le savent, c'est vraiment pas bon. J'espère revoir encore un peu neige, ou alors voir arriver le printemps... et son lot de pousses fraîches et goûteuses!

A bientôt !
Coca


 
La neige, c'est pas stable...

Mais on s'y amuse beaucoup!

dimanche 23 janvier 2011

La garenne - 1ère partie

J'ai beau être chez les bipèdes, j'ai quand même une garenne ! Même qu'elle est à moi toute seule ! Mais comme elle est beaucoup plus petite qu'une garenne de lapin, c'est bien normal !

J'ai mis très longtemps avant d'oser explorer la garenne... Au début, je ne voulais carrément pas y aller, mais heureusement il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Le terrier de bipède possède une ouverture sur la garenne assez étrange : on voit la garenne même quand c'est fermé ! C'est une espèce de pierre lisse et transparente, et très grande, ce qui est normal vu la taille des bipèdes, mais qui nous posent un petit problème à nous autres : impossible de l'ouvrir par nous-même, une fois de plus je dépend du bon vouloir de la bipède pour sortir. Faut dire que cette ouverture est si grande, que ça fait un sacré courant d'air dans le terrier quand c'est ouvert !

Et donc au début, j'avais bien vu où se trouvait la garenne, mais dès qu'elle était accessible, un vacarme épouvantable en provenait, ce qui m'a longtemps tout simplement tétanisé. Voyant cela, ma bipède m'y a un jour emmené de force, car seule j'aurais sans doute mis beaucoup de temps à oser y aller, voire je me serais à jamais contentée de la douceur rassurante du terrier.

Les premières fois, c'était terrible, ma bipède avait carrément déplacé mon sous-terrier à l'entrée de la garenne. Et bien sûr, nulle sortie de secours à l'arrière, j'eus beau chercher, j'étais coincée dans mon sous-terrier, la seule issue possible étant vers la garenne. Je me réfugiais donc dans ma litière en attendant que ma bipède revienne à la raison ! Mais les bipèdes ne reviennent jamais à la raison, quand ils ont une idée en tête, c'est la surenchère, jusqu'à ce qu'ils parviennent à leur but. Donc imaginez-vous que ma bipède a pris l'initiative de me soulever (frisson d'horreur), pour me déposer en plein milieu de cette effrayante garenne... C'est ce jour-là que j'appris à protester bruyamment, ce qui fit son petit effet ! Je reçu immédiatement moult câlins et ma bipède se décida finalement à me laisser rentrer au terrier.

Mais comme je vous l'ai dit, les bipèdes, quand ils ont une idée en tête... Donc le lendemain, rebelote, je fus soulevée et conduite de force à la garenne. C'est vrai que la veille, hormis le bruit, il n'était rien arrivé de désagréable. Et ma bipède était là, près de moi, prête à intervenir si besoin. Alors je commençais à me détendre, et à penser qu'après tout, je serais bien bête de ne pas profiter de cette garenne qui m'était offerte, si bizarre soit-elle... Car la peur passant, je commençais à me rendre compte de ce qui m'entourait, et je dois dire qu'une garenne de bipède, ça ne ressemble pas du tout à celle d'un lapin.

A l'image du terrier bipèdien, sa garenne est faite de grosses pierres toutes droites. Il y a très peu de vert, qui est pourtant la couleur normale de la garenne lapinesque. On est dramatiquement proche des gros monstres bruyants dont le monde des bipèdes est peuplé, ceux que l'on voit de loin dans une garenne de lapin, et dont on évite de s'approcher tellement ils sont bêtes et bornés, fonçant droit devant eux en écrasant tout sur leur passage, lapins compris... De près, ils sont encore plus bruyant, c'est épouvantable pour nos oreilles paraboliques conçues pour capter des sons très fins, un véritable drame. Pour autant, ils circulent en contre-bas de la garenne associée au terrier, et tant que l'on reste dans le petit territoire alloué, on ne risque rien, en fin de compte, ils ne peuvent pas s'approcher. Il suffisait donc de surmonter leur bruit pour profiter de la garenne, exercice difficile et dangereux, un prédateur pouvant profiter de leur passage pour s'approcher silencieusement, car impossible de distinguer un autre son quand un monstre passe.

Quand il n'y a pas de monstre, on entend beaucoup d'oiseaux. Ce qui est fort désagréable pour nous également, leurs chants stridents étant difficilement supportable pour nos oreilles. Néanmoins, après fine observation, il s'avéra qu'aucun d'entre-eux ne faisaient partie des rapaces, il s'agissait de simples granivores et insectivores. Petit à petit, je surmontais donc mes peurs pour aller prendre possession du territoire, et je découvris que cette garenne recelait bien des trésors ! Mais... il se fait tard, c'est l'heure de la grosse sieste, je vous raconterais donc la suite une autre fois !

A la garenne...


A bientôt !
Coca

dimanche 16 janvier 2011

La gamelle

Et si je vous parlais maintenant ce qui vous intéresse le plus? Oui, allons, vous voyez bien de quoi je veux parler, le nerf de la guerre... la nourriture, bien sûr! Ma maman m'avait bien raconté comment nos confrères sauvages luttaient chaque jour pour trouver une nourriture saine et suffisante pour l'ensemble de la garenne... Comment les hivers pouvaient être difficiles, comment il fallait faire un maximum de réserve en été, où quelques mois bénis fournissent fruits et feuillages en abondance...

Rien de tout cela quand on vit chez une bipède. La nourriture tombe littéralement du ciel, à heure plus ou moins fixe, 3 fois par jour. L'herbe séchée est à disposition en permanence, on peut même chipoter et ne choisir que les brins qui nous plaisent. N'est-ce pas là le luxe suprême?

Concrètement, commet ça se passe? Je vous ai déjà parlé de la boîte magique de la bipède, il en sort toujours des légumes frais et variés. Ça fait partie des dons inexplicables des bipèdes. Donc 3 fois par jour, ma bipède, elle s'affaire près de sa boîte magique, et elle me sert une sélection de ce qui se fait de mieux. Jugez plutôt : carotte, céleri, salades diverses, persil, fenouil... toutes ces choses qui sont si rares dans la nature, et qui constituent une véritable bénédiction pour une garenne quand il en pousse à proximité. Il y en a tellement que quelques fois, je n'arrive pas à finir. Cela se ressent sur ma ligne, je dois bien l'avouer, j'ai en permanence assez de réserves pour passer l'hiver, sauf que d'hiver, il n'y a point chez les bipèdes.

Concernant les fruits, c'est un peu plus problématique. En effet, ma bipède s'arroge le droit de les manger en premier, outrepassant complétement mes prérogatives de dominante. Je suis donc chaque fois obligée de la rappeler à l'ordre, afin qu'elle n'oublie pas que c'est à moi que le trésor revient. Cela implique un combat au corps à corps, mais on devient super courageux et super fort quand on vit avec un bipède, alors je gagne toujours. Quelque fois, la bipède essaie de se cacher avec son larcin, mais elle oublie que nous sommes capables de sentir un fruit à plusieurs mètres de distance. Et de reconnaître le bruit du fruit que l'on mange, du jus dont on se lèche les babines, etc... donc c'est très rare que le bipède s'en sorte à ce jeu-là.

Autrement, c'est plutôt intéressant ce qu'on découvre. Les bipèdes trouvent tout un tas de fruits inconnus de nos ancêtres. Tout le monde connait la pomme, la poire, la fraise, la cerise... Mais connaissiez-vous la banane? J'ai mis beaucoup de temps à me laisser convaincre, au début, j'ai cru qu'il s'agissait d'une ruse de bipède pour me faire tomber dans ses filets. Le parfum de la banane est très fort, très puissant, avec presque quelque chose du fruit entrain de pourrir. Autant vous dire que je voyais ça d'un œil très circonspect! J'ai longtemps refusé l'offrande, mais pourtant la bipède insistait pour m'en faire manger à chaque fois qu'elle en mangeait. Après de long mois de résistance, et ma confiance allant en s'amplifiant vis-à-vis de ma bipède, je me décidais à goûter... Et là, mes amis, je crois que vous ne sauriez imaginer un aliment pareil... De texture molle et collante comme nos délicieux caecotrophes, la banane est en plus très sucrée et son parfum tout simplement enivrant, narcotique... J'avais donc raison de me méfier, mais trop tard, j'étais prise au piège de la dépendance, je crois d'ailleurs que c'est à partir de là que j'eus le courage de venir au corps à corps pour réclamer mon dû ! La banane m'avait fait passer chez l'ennemi ! Mais quel plaisir d'en manger ! C'est tellement violent que j'en ai des spasmes de plaisir à la dégustation...

J'étais prise également au jeu de la découverte, puisque je goûte maintenant les yeux fermés presque tout ce que ma bipède me propose. J'ai découvert des fruits acides, juteux, parfumés, de toutes sortes... Des légumes aussi que je connaissais pas, ils ont vraiment de l'imagination ces humains pour disposer d'autant de goûts différents. A tel point que quant arrive le moment de la « gamelle » (c'est le mot bipède pour désigner le trésor), je perds mes esprits. Je suis prise d'un besoin irrépressible de courir, quenotte en avant, mordant tout ce qui passe à proximité. Il faut savoir que ma bipède est d'une lenteur désolante quand il s'agit de servir la gamelle, entre le moment de l'ouverture de la boîte magique, et le moment où enfin j'accède au trésor, on a largement le temps de mordre tous ses compagnons de garenne. Ici je suis seule heureusement, mais je mors sans problème tout bipède passant à proximité dans ces moment-là, ils n'ont qu'à se dépêcher un peu après tout ! Mais j'ai bien conscience que je perds la boule, même ma bipède le voit, elle m'impose souvent de me calmer d'abord avant de me servir le trésor. Et elle est résistante la bougresse, elle est capable de repartir avec le trésor si je ne me reconnecte pas rapidement avec la réalité. Alors je prend sur moi, pour ne pas retarder encore le moment de l'extase suprême!

Je finirais sur le sujet de la nourriture par les affaires courantes, avec le foin. Vous savez que nous nous devons de mastiquer une bonne partie de la journée si nous ne voulons pas voir nos dents devenir exagérément longues et douloureuses. Nous devons donc passer nos journées à fureter la garenne à la recherche de la meilleure herbe, et encore faut-il qu'il y en ai assez pour tout le monde sans avoir à empiéter un territoire ennemi. Chez les bipèdes, à nouveau, point de problème. Le foin est généreusement servi, de telle sorte que l'on peut choisir de ne manger que les meilleurs brins. Une fois la sélection effectuée, il suffit d'en faire la demande et le bipède accourt pour nous en servir une nouvelle brassée à trier.

Bref, vous l'aurez compris, c'est là que réside le principal avantage de la vie chez les bipèdes. C'est même tellement facile, que ça en devient ennuyeux. Cela signifie que nous devons trouver d'autres activités pour remplir nos journées, mais heureusement, les occupations ne manquent pas... J'aurais sans doute l'occasion de vous en reparler!

A bientôt,
Coca

mercredi 12 janvier 2011

Premiers pas

Les premiers jours, je suis restée tout le temps enfermée dans ce sous-terrier que l'on m'avait attribué, et je recevais la même nourriture verte et dure qu'avant. Je n'avais plus à faire qu'à une seule bipède, les autres ne sont jamais revenus. Mes amis lapinous non plus.

Mais un beau jour, ma bipède a crée une ouverture dans mon sous-terrier, me laissant ainsi accéder au terrier tout entier. Je dois vous dire que je ne me suis pas faite prier pour visiter, j'avais déjà eu le loisir d'observer la bipède et de me rendre compte qu'elle était sans danger et que je la sèmerais très facilement, si nécessaire. C'est ainsi que j'ai pu voir mon premier terrier de bipède.

Bien sûr, au début, je pensais qu'il fallait que j'essaie d'en sortir. Mais j'ai eu beau l'explorer intégralement, tenter de l'attaquer par tous les côtés, tout cela me semblait bien solide. Cependant, mes conditions de vie commençaient à s'améliorer tout doucement. Le sous-terrier était de mieux en mieux aménagé, et la nourriture commençait à devenir intéressante lorsqu'on m'a enfin proposé de manger ce que tout lapin doit manger, de la verdure fraîche et juteuse.

De plus, la cohabitation avec la bipède se révéla moins périlleuse que prévue. Elle accepta très facilement de se soumettre dès lors que j'eus le courage de lui demander, et se montra particulièrement zélée à accomplir sa tâche. Cela devint même franchement agréable quand je pris l'initiative de venir dans son sous-terrier, le toilettage était assuré et l'endroit confortable et chaud.

Je pensais d'abord qu'il fallait que je m'approprie cet endroit pour assurer mon statut de chef, mais je me rendit vit compte que la bipède devenait beaucoup moins avenante, dans ces cas-là. Elle ne voulait pas se laisser faire, la bougresse ! On a fini par trouver un arrangement, je la laisse y aller puisque les toilettages y sont confortables, et j'ai cessé de marquer une fois que la propriété était bien établie. Bon, il y a eu autre chose aussi qui m'a calmé sur le marquage, mais je vous raconterais ça une autre fois.

Malgré tout, il restait toujours ce temps d'enfermement aléatoire dans mon sous-terrier. Je commençais à apprécier l'endroit, mais en vertu de mon statut de chef, je ne comprenais pas que la bipède m'interdise l'accès permanent à l'ensemble du terrier. Paraît-il que c'est pour ma « sécurité », c'est le mot de la bipède, mais il n'a pas la même signification pour elle que pour nous. Pour elle, « sécurité », c'est m'empêcher de monter sur les tertres pour surveiller les alentours, m'empêcher de creuser des galeries de secours pour le terrier, bref, vraiment pas la même signification, je vous dis. Pourtant je sais que c'est de cette notion là qu'il s'agit, car je pouvais ressentir la peur de la bipède lorsque je m'aventurais un peu trop loin à son goût. Après tout, la bipède connait bien son terrier, peut-être qu'elle connait des dangers dont je n'ai pas idée.

Mais force est de constater qu'à part la bipède, peu de prédateurs venaient visiter ce terrier. Il y avait toutefois un chat qui venait de temps en temps, mais ma bipède le contrôlait. Ça doit être ça, être prédateur suprême, le chef de tous les prédateurs. Mais si ce pauvre chat se laissait faire, ce n'était pas mon cas ! Je ne suis pas prédateur, alors je n'ai pas à me soumettre ! Mais je reconnais que vivre avec le prédateur suprême, ça apporte une certaine forme de « sécurité ».

Donc j'ai fini par prendre mes aises dans ce terrier de bipède, et à voir comment en tirer parti au maximum. C'est un peu ce que je suis venue vous raconter ici, on ne sait jamais, dès fois que ça vous arrive, de devoir cohabiter avec un bipède...

A bientôt !
Coca

dimanche 9 janvier 2011

Comment j'en suis arrivée là?

Chers amis, après tout ceci, vous vous demandez peut-être comment j'ai pu me retrouver dans cette situation. Me suis-je laissée bêtement capturée? Sûrement pas ! En fait, tout cela est assez confus pour moi car j'étais encore très jeune, mais le point important, c'est que ma maman vivait déjà chez les bipèdes, ce qui, je pense, explique beaucoup de choses. Comment elle-même en était arrivée là, je n'en sais rien, je ne l'ai que peu fréquentée finalement, car dès mon plus jeune âge on m'a arrachée à elle pour me mettre avec ma fratrie et d'autres fratries de lapinous dans un endroit qui grouillait de bipèdes.

C'était assez effrayant je dois dire, sans doute pas le moment le plus heureux de ma vie! On était très nombreux dans un très petit terrier, on ne connaissait pas tous, mes frères et sœurs disparaissaient un à un sans que je sache ce qui leur arrive, et ils étaient remplacés dans le terrier par d'autres pinous plus jeunes qui avaient eux aussi été arrachés à leur maman.

Nous étions cernés de bipèdes, ils n'étaient pas franchement hostiles mais se permettaient de nous toucher sans arrêt alors qu'on ne leur en avait pas donné l'autorisation. Oui, c'était terrible! On était nourri, mais cela n'avait plus rien à voir avec le doux lait de maman, c'était des bâtonnets verts très durs qui avaient vaguement le goût du foin, mais certainement pas la consistance. L'endroit était très bruyant, déjà qu'un bipède tout seul, c'est pas discret, mais quand il y en a autant, ça devient carrément l'enfer. Les pires étaient les jeunes bipèdes, ils criaient de façon très aigüe en passant à proximité de notre terrier, faisant de grand geste, voulant absolument nous toucher... encore.

J'ai dû rester ainsi quelques semaines, voyant ma fratrie partir, me demandant quand ce serait mon tour... Je ne perdais pas ma joie de vivre pour autant, sortant volontiers faire quelques binkies devant les humains un peu plus calmes que les autres et qui n'essayaient pas de me toucher. J'ai également trouvé un peu de réconfort quand une fratrie est arrivée avec sa maman, elle m'a adoptée et protégée comme l'un des siens. J'allais me blottir contre elle quand un humain se faisait un peu trop pressant.

Mais un jour, il n'y a rien eu à faire, la bipède qui nous nourrissait est venue me déloger de ma cachette (j'étais dans les jupes de ma maman d'adoption), m'a procuré un semblant de toilettage pour pouvoir se permettre de me mettre sur le dos et de m'écarter les pattes arrières, alors que je tremblais comme une feuille, à la fois apeurée et outrée par tant d'indélicatesse. Finalement, elle m'a mise dans une petite boîte toute noire à l'intérieur. Ensuite, j'ai senti que ça bougeait et que je m'éloignais irrémédiablement de mes nouveaux amis et compagnons de galère...

Le cauchemar a pris fin... dans le sous-terrier dont je vous parlais dans les billets précédents, mais il n'était pas encore aussi fonctionnel que maintenant. Je découvris alors le visage de ma nouvelle bipède... Je me souvenais d'elle, je l'avais vue en sortant faire des binkies quelques heures plus tôt, en toute innocence. Elle m'avait regardé en relevant le coin des babines, les humains font souvent ça pour montrer qu'ils sont heureux, mais à ce moment-là je ne savais pas encore ce que cela signifiait. Je ne savais donc pas du tout ce qui allait m'arriver ensuite, je me contentais simplement de me blottir dans un coin du terrier et d'attendre que ça passe... Pourtant la suite allait se révéler beaucoup plus sympathique qu'au premier abord !

A bientôt !
Coca

samedi 8 janvier 2011

Présentation - 2ème partie

Bon, maintenant que le cadre est planté, parlons un peu de ma colocataire imposée : la bipède. Oui, une bipède, de l'espèce des prédateurs suprêmes, les terribles humains ! On ne va pas se mentir, à première vue, être séquestrée par une bipède, ça ne sent pas super bon. Mais ils ne sont pas tous comme on croit. Bon ok, ma bipède, elle mange des animaux, je le sais. Mais moi, jamais elle me mangerai, j'en suis presque sûre. Ça fait un moment maintenant qu'on vit ensemble, et si elle avait voulu, ce serait déjà fait. Vous me direz que c'est bien mince pour accorder sa confiance à une bipède, mais bon, je n'ai pas vraiment le choix, en fait ! Mais vous allez voir que ça aussi des bons côtés, faut pas croire hein, j'aurais déjà réussi à me barrer sinon.

D'abord, faut que je vous explique un peu ce que c'est qu'une bipède, parce-que par chez vous, la plupart de ceux qui en ont vu n'en sont pas revenus. Une petite pensée à tous ces pinous morts au combat ! Mais en fait, quand on a le loisir d'en côtoyer un de près, on se rend compte que c'est pas si redoutable que ça, un bipède. Ils sont vachement grand c'est sûr, mais ça les rends aussi drôlement maladroit. Ils sont là à vaciller sur leurs grandes cannes, croyez-moi, le plus lent des lapins n'a aucun mal à semer un bipède. Prendre un virage a l'air extrêmement compliqué pour eux, ils sont obligés de pivoter sur une seule jambe, déjà qu'ils ne tiennent pas debout sur 2, bref, aucune chance à la course contre un lapin.

Le bipède est également très bruyant, il peut se le permettre vous me direz, de par sa position de prédateur suprême, il ne craint pas trop d'attirer l'attention. Mais bon, nous on est là, à côté, priant pour que ce tapage ne nous ramène pas trop d'ennui... Parce-que le cas échéant, on n'aurait plus qu'à compter sur le bipède pour nous défendre, et vu la maladresse précédemment évoquée, on en doute. Pour tout vous dire, depuis que je vis avec une bipède, je me demande sérieusement si cette réputation de prédateur suprême ne serait pas quelque peu usurpée. Doit y en avoir de plus dangereux que d'autres, mais celle avec laquelle je vis, croyez-moi, elle est complètement inoffensive.

Le bipède a sale caractère, par contre. On est là, à fureter tranquillement, grattant un peu le sol par ci, arrachant une feuille morte par là... Et tout d'un coup, le bipède, furibond, se met à vociférer sans raison alors qu'il était calme. Dès fois même, il se réveille pour brailler, vraiment hallucinant d'être mal luné à ce point ! Avec le temps, j'ai compris que c'était toujours un peu la même chose qui déclenchait sa colère. Pour la mienne, c'est quand j'arrache les feuilles mortes collées aux parois du terrier, ça, ça la rend dingue. J'ai toujours pas bien compris pourquoi, mais je le sais que c'est ça. Elle apprécie moyennement aussi quand j'essaie d'agrandir son sous-terrier. Pourtant, je fais ça pour elle ! D'autant plus que j'ai renoncé à me l'approprier, j'ai vraiment dû prendre sur moi pour ça !

Maintenant il faut que je vous raconte un truc vraiment bizarre. Ma bipède, elle est capable de lire dans mes pensées. On a un code toutes les deux, quand ça ne lui plait pas ce que je fait, elle utilise toujours le même son, « Non », pour me prévenir qu'elle va devenir bruyante si je continue. Et bien dès fois, elle me dit « Non » alors que je ne faisais rien, mais que j'y pensais juste. Sont globalement pas très doués ces bipèdes, mais ils ont 2-3 dons comme ça que je ne m'explique pas. En tout cas, ça marche, quand elle fait ça, je sais que je dois faire autre chose que ce à quoi j'avais pensé. Dès fois, cette autre chose ne lui plait pas non plus, mais j'avoue que j'aime bien le faire quand même, ça me permet de vérifier si elle fait toujours bien attention à moi !

A part ça, le bipède est plutôt docile. J'ai rarement besoin de taper du pied pour obtenir un toilettage, je me pointe dans le sous-terrier commun et elle n'attend même pas que je lui en donne l'ordre pour commencer. Elle sait qui est le chef ! Le bipède est plutôt plus endurant qu'un lapin de ce point de vue-là d'ailleurs, le toilettage peut se prolonger plusieurs heures si on rappelle le bipède à l'ordre de temps en temps, là où un confrère se serait barré depuis longtemps. C'est plutôt agréable !

Le bipède a un autre don super cool : il a toujours, dans un grande boîte, plein de nourritures fraîches et goûteuses. Et oui, on y arrive, quand je vous disais que vivre chez les bipèdes avait son avantage ! Mes chers amis, en hiver, je n'ai pas qu'un vieux foin humide et jauni à me mettre sous la dent pendant des mois, non, j'ai en permanence accès à des aliments délicieux, plusieurs fois par jour, hiver compris. Ne croyez pas pour autant que je dépende d'une main nourricière, je suis parfaitement capable de trouver de quoi me nourrir moi-même quand je sors dans la garenne ! Mais on n'y trouve pas une nourriture aussi riche et variée que dans la boîte de la bipède, qui vaut vraiment le coup, vous pouvez me croire.

Finalement, est-ce que ça vaut le coup de vivre avec un bipède? Bah je dois dire qu'au final, je ne suis pas si malheureuse, il me manque un peu de liberté c'est sûr, mais je suis toilettée et nourrie plus qu'il n'en faut, c'est assez confortable comme situation. En plus, je ne sais pas si j'ose vous le dire mais... Aller si, j'ose : on finit par bien aimer son bipède... par s'y attacher... et je crois que pour lui c'est pareil !

A bientôt !
Coca

vendredi 7 janvier 2011

Présentation - 1ère partie

Amis de la confrérie des lapins, bonjour !

Alors voilà, je vous explique : je suis une charmante lapine de 3 ans, je suis blanche (riez pas, parce-que cet hiver avec la neige, j'étais bien mieux camouflée que vous, hé hé!), avec les yeux et les oreilles délicatement maquillées, et une ligne sexy sur le dos ! J'ai les poils courts et les oreilles bien droites, donc je suis bien une vraie lapine, comme vous ! Seulement, je vis chez une bipède... Et faut que je vous raconte ça !

Commençons par le terrier... Le terrier d'un bipède, c'est un grand cube, je ne sais pas comment ils font pour gratter des parois et des angles aussi droits, mais ce qui est sûr, c'est qu'une fois qu'ils y arrivent, il n'y a plus d'évolutions possibles, pas de galeries supplémentaires à creuser, rien ! J'ai déjà essayé des milliers de fois, je vous assure que ça donne rien. Au mieux, on arrache des feuilles mortes collées sur la paroi, ça se mange, c'est bon ! Mais les bipèdes, ils détestent qu'on fasse ça, je ne sais pas pourquoi, on essaye pourtant des les aider... Ah mais je ne vous ai pas dit, les bipèdes, ils sont un peu lents du cerveau, ils comprennent pas grand chose! Mais on aura plein d'occasion d'en reparler, de ça !

Revenons donc au terrier ! A défaut de pouvoir s'agrandir, il est plutôt spacieux ! Tellement qu'on peut se coucher sans être entassé les uns sur les autres. C'est nul vous me direz, comment est-ce qu'on se tient au chaud, alors? Ben en fait, dans un terrier de bipède, il fait déjà hyper chaud, naturellement... Il y a des endroits près des parois où il fait vraiment très très chaud, je crois que la chaleur vient de là... Mais c'est pas produit par un être vivant, enfin je ne crois pas, on dirait que ça vient d'une plaque en je ne sais quelle matière (de la pierre? C'est très dur, en tout cas, rien que nos quenottes puissent attaquer). Sinon près des entrées (qui se rebouchent avec une plaque en bois, là j'en suis sûre, ça se mange très bien !), on arrive à avoir un peu d'air frais, c'est sympa de se coucher contre quand on a trop chaud.

Mais en fait, ce terrier est si grand... qu'il est découpé en territoire, comme une garenne ! Donc je ne sais plus si on peut vraiment parler de terrier? Pourtant, la garenne existe puisqu'on peut sortir du terrier pour y aller... mais je vous raconterais ça une autre fois. Donc admettons que le terrier soit lui-même découpé en sous-terrier. Mais faut imaginer qu'il n'y a pas de galerie entre tous ces sous-terrier, je sais que c'est difficile à concevoir, mais c'est comme ça. Il y a des trajets qu'on emprunte, parce-qu'un terrier de bipède, c'est drôlement encombré, mais ça ne forme pas vraiment des galeries.

Mon sous-terrier, il est assez bien aménagé, il y a une réserve de nourriture en permanence, un suintement d'eau sur une des parois, un coin dodo confortable et même des toilettes pour que je n'ai pas besoin d'aller trop loin en cas de besoin. Tout le confort, donc! Ça vous scie, hein? Ils sont pas aussi bien aménagés, les vôtres? Mais je dois avouer qu'il y a quand même un problème, et un gros... Ma bipède, elle peut m'y enfermer, et je ne peux rien faire pour m'en échapper. Elle fait ça et après elle disparaît, pour une durée indéterminée... Donc je ne sais jamais quand je vais en ressortir, si j'en ressors... Stressant? Oui, mais jusqu'à présent, elle a toujours fini par revenir et par me libérer, et comme en attendant, j'ai tout à disposition, bon, ça pourrait être pire. Et puis, je sais que là, elle n'a pas le droit de m'embêter. Si je fais quelque chose qui ne lui plait pas sur le territoire commun, je sais que je peux rentrer dans mon sous-terrier pour avoir la paix, elle ne m'embêtera plus. Et puis on y est vachement en sécurité contre tout un tas de tracas, dont je reparlerai un jour !

La bipède, elle a aussi un sous-terrier. Mais il est vachement moins bien aménagé ! C'est juste un grand rectangle (oui, cette manie des angles droits, vraiment bizarre...) tout mou. Je sais que c'est là son sous-terrier, parce-que quand elle y est, elle fait dodo et je n'ai pas le droit de la déranger. Mais sinon, j'ai le droit d'y aller (alors que je ne laisse pas aller dans le mien ! Faut savoir se faire respecter, quand même !). J'essaie souvent de me l'approprier complètement en faisant pipi dessus, mais la bipède, elle ne se laisse pas faire, après elle ne veut plus que j'y aille, et en plus, elle remet de la litière fraîche dessus pour masquer les odeurs avant d'y remettre la sienne. Du coup, j'essaie de moins en moins, du moment que je peux y aller aussi, ça va. C'est un endroit où on est très en sécurité aussi, un terrier de bipède, on peut avoir confiance, qui oserait s'en prendre au terrier du prédateur suprême?

Elle a une deuxième sous-terrier, plus petit que l'autre, elle y dort aussi parfois mais là j'ai le droit de la déranger ! Et quand elle n'y est pas, c'est clairement à moi ! Une sorte de sous-terrier commun, mais c'est un endroit où je reçois souvent des toilettages, donc ma supériorité y est tout de même reconnue.

Enfin, tout le reste du grand terrier, c'est à moi. Mais il faut que je fasse croire à la bipède que c'est un peu à elle aussi, sinon elle se fâche. Donc j'ai laissé tomber le marquage, de toute façon je crois qu'elle a bien compris qui était le chef, donc inutile de perdre temps et énergie à le lui montrer sans cesse. Il y a tellement d'autres choses à faire!

Mmmh mais dites-moi, c'est bientôt l'heure de la gamelle, il faut que je vous laisse... La gamelle? Faudra que je vous raconte ça une autre fois, vous allez halluciner!

A bientôt!
Coca