Coca, c'est moi !

Coca, c'est moi !

dimanche 31 août 2014

Un été chez les bipèdes : 2ème partie

    Eh bien chers amis, une année s'est écoulée et j'ai complètement oublié de venir vous raconter la suite de ce voyage. J'y repense aujourd'hui car je suis retournée au même endroit cet été et il y avait du changement... Mais revenons d'abord au commencement avec le séjour de l'an passé !

    Pour rappel, ma bipède m'a embarqué dans ce que l'on pourrait qualifier de moyen de transport collectif pour aller voir des bipèdes amis. C'est ainsi que je suis arrivée dans un énorme terrier où une petite place m'était réservée. Je n'étais pas libre de me déplacer à ma guise dans le terrier, mais c'était plus grand que mon sous-terrier habituel ; ce n'est pas toujours le cas lorsque nous nous déplaçons, j'étais donc assez reconnaissante.  

    Comme d'habitude en de pareilles occasions, ma bipède passe plus de temps à vocaliser avec ses congénères qu'à s'occuper de moi. J'imagine que je ne peux pas lui en vouloir, mais j'admets que ça rend le temps long. Heureusement, arrive toujours un moment où j'ai le droit de visiter le terrier étranger. C'est toujours intéressant d'étudier un nouveau terrier bipède, il n'y en a pas deux qui se ressemblent. Visiblement, ils n'ont pas su se mettre d'accord sur les normes de construction, à l'inverse de nous autres lapins.  

    Voici donc venu le temps de la visite. Ayant eu quelques heures pour observer les allers-venues, j'ai tout de suite su où se trouvait le centre de l'action et je m'y dirigeais immédiatement d'un pas décidé. A peine tourné le coin de la galerie, je constatais que les volumes de ce terrier était bien différent du notre : c'était très grand et le plafond était très haut ! Pas vraiment pratique à chauffer l'hiver, vous aurez compris, il n'y a bien que des bipèdes pour construire des choses pareilles. Il aurait fallu s'entasser à plusieurs milliers de lapins pour remplir l'espace. Heureusement c'était l'été et les températures y étaient agréables, bien plus que dans notre petit terrier où il fait toujours trop chaud, d'ailleurs.

    J'explorais donc ce nouvel habitat, mais rapidement quelque chose m'interpelât... Cette odeur douceâtre qui flotte dans l'air... Bon sang, mais je ne suis pas la seule lapine ici ! Et en effet, je ne tardais pas à découvrir le pot aux roses au détour d'un recoin, où je trouvais les toilettes aménagées par les bipèdes pour mes colocataires. Ils étaient deux, une fille et un garçon. La fille semblait jeune.  

    Cependant, cela a encore mis un moment avant que je puisse les apercevoir. Ils vivaient dans un sous-terrier séparé et les bipèdes semblaient prendre toutes les précautions pour que nous ne nous rencontrions pas. Mais un jour, les bipèdes semblaient contrariés par le comportement de mes congénères et décidèrent de me montrer la fille. Et je dois bien dire que j'ai eu un choc : non seulement elle était minuscule, mais en plus elle avait les oreilles tombantes elle aussi, comme un autre congénère que j'avais pu entrevoir chez des bipèdes chez qui j'allais parfois. Serais-je la seule lapine aux oreilles normales vivant chez des bipèdes?  

    Quoiqu'il en soit, j'étais prête à entendre ce qu'elle avait à me dire, pas mécontente de pouvoir bavarder un peu avec une collègue et avoir son avis sur la vie chez les bipèdes. Mais deuxième déception : de son côté, elle ne semblait pas du tout ravie de me voir et m'a abordé directement de manière vindicative :

  • Lapine : Wesh, t'es qui toi?
  • Moi : Coca, enchantée.
  • L : Oh, tu sais que t'es sur mon territoire, là !
  • M : Oui je m'en doute, mais je n'ai pas choisi d'être là, tu sais bien, les bipèdes...
  • L : Z'y va, comment elle me parle l'autre !  
  • M : Mademoiselle, s'il vous plait...
  • L : Je vais appeler mon pote et on va te mettre la pâtée !
  • M : Mais enfin, je ne...
  • L : Comment t'es fresh, casse-toi et que je ne te revoie plus ici !
  • M : ….
   
    Heureusement, les bipèdes mirent rapidement fin à cet entretien gênant. Visiblement, la lapine accusait son ami d'être responsable de ma présence, mais après m'avoir vue, ils décidèrent de se liguer face à l'adversité (c'est-à-dire moi) et l'entente retrouvée semblait satisfaire les bipèdes. J'étais un peu déçue que l'on se soit servi de moi pour cela, mais surtout déçue de voir à quel point la vie aisée que nous menons chez les bipèdes pouvait en changer certains. Je m'attendais à ce que l'on discute autour d'un jus de pomme et d'une assiette de plantain frais, mais je n'ai récolté qu'hostilité à mon égard. Suite à cet incident, les bipèdes nous ont à nouveau tenu éloignés et le reste du séjour s'est déroulé sans encombre. 

    Puis un soir, nous sommes remontées dans un gros monstre collectif et nous sommes rentrées dans notre terrier. La vie a repris son cours, jusqu'à cet été... la suite au prochain billet !  

samedi 19 octobre 2013

Un été chez les bipèdes, 1ère partie

     Bonjour les amis, cela fait bien longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles de ma vie chez les bipèdes, mais il faut dire que cela fait plus de 6 ans maintenant et une certaine routine s'est installée. Cependant, cet été il m'est arrivé quelques nouvelles aventures que je m'en vais vous conter.

      Je vous avais déjà raconté comment ma bipède me faisait voyager en gros monstre, cet été n'y a pas fait exception puisque comme d'habitude nous sommes allées dans la famille de ma bipède. Il a fait particulièrement chaud et j'ai donc surtout le souvenir d'avoir beaucoup dormi, écrasée par la chaleur malgré les nombreuses tentatives de ma bipède de me soulager avec des pierres froides.  

      Mais nous avons également fait un autre voyage par un mode de transport encore plus impressionnant que le premier et que je ne connaissais pas du tout. C'est arrivé un beau matin, très tôt, j'ai vu ma bipède préparer une cachette de pelage et nous sommes partis en gros monstre comme d'habitude. Mais le trajet n'a pas été très long, nous en sommes vite ressorti et nous avons attendu quelques instants dans la fraîcheur de l'aube sur une de ces garennes pierreuses typiquement humaine. D'autres bipèdes semblaient également attendre quelque chose dans cette garenne, mais ils ne communiquaient pas avec la mienne.  

      C'était calme, quand soudain un grondement terrible s'est fait ressentir. Et là, c'est un énorme monstre qui semblait foncer droit sur nous qui a commencé à provoquer un peu d'agitation parmi les bipèdes. Le monstre était si grand que je n'en voyais ni le début ni la fin, et il s'est arrêté à notre hauteur dans un vacarme assourdissant. Ma bipède ne paraissait pas plus impressionnée que ça et m'a fait monter à l'intérieur avec les autres bipèdes qu'elle ne connaissait pas.  

      Je dois dire que je n'en menais vraiment pas large, le monstre était beaucoup plus bruyant que celui que nous utilisons d'habitude, à la hauteur de sa taille impressionnante. Il ne semblait cependant pas se mouvoir beaucoup plus vite, mais il fonçait tout droit avec très peu de virage. Il secouait pourtant tout autant, et chaque soubresaut s'accompagnait de bruits inquiétants. De temps en temps, une voix féminine se faisait entendre et la bête s'arrêtait, entraînant quelques déplacements de bipèdes. Mais ma bipède ne bougeait pas, elle semblait fermement décidée à me faire vivre ce calvaire jusqu'au bout. Jusqu'à ce qu'un ultime arrêt la réveille, elle et les autres bipèdes qui avaient tenu bon, et le monstre s'est vidé d'un coup.  

      Mais cela n'était que le début de ce périple, ce premier arrêt nous ayant mené dans un endroit grouillant de bipède qui courraient dans tous les sens. Je n'avais vu cela de ma vie, des centaines de bipèdes dont les déplacements ne semblaient répondre à aucune logique de groupe. Nous avons attendu un moment dans cet endroit, où j'ai tout de même rencontré un autre compagnon d'infortune, enfermé comme moi dans une de ces boîtes où on ne peut pas bouger. Il ne semblait pas très inquiet, il avait l'habitude me disait-il, sa bipède lui faisant régulièrement subir ce type de voyage en énorme monstre. D'après lui, le prochain monstre dans lequel j'allais monter serait moins bruyant que le premier et même plus confortable que les petits monstres où les bipèdes se déplacent individuellement.  

      Enfin, une nouvelle annonce de la voix féminine déclencha une réaction de ma bipède, qui suivi un troupeau en direction de l'un des monstres. Ce nouveau monstre était organisé différemment du premier, l'intérieur était aménagé comme un terrier avec plusieurs pièces reliées par une galerie. Nous sommes rentrées dans l'une des pièces où nous avons pris place avec d'autres humains. J'étais la seule lapine cette fois. Mon camarade avait raison, cette fois le bruit était beaucoup moins fort, nous n'étions plus secouées, par contre il y avait des moments où nous allions vraiment très très vite et cela faisait un peu mal aux oreilles. J'ai tout de même fini par m'endormir, et heureusement car c'est cette partie du trajet qui a été la plus longue.  

      Au bout de quelques heures, nous sommes arrivées dans une région que je ne connaissais pas, et en descendant du monstre, ma bipède s'est mise à vocaliser bruyamment avec deux bipèdes qui l'attendaient sur la garenne. Je crois que je les avais déjà vu, mais les autres fois nous étions allées les voir en monstre normal et nous avions pris la direction de l'ouest, alors que là l'énorme monstre a pris la direction du sud-ouest.  

       Les bipèdes amis avaient leur propre petit monstre, et comme au départ, le voyage s'est achevé par quelques minutes de ce moyen de transport. Nous sommes alors arrivées dans un immense terrier... mais il se fait tard, la suite dans le prochain billet !

A bientôt !

mercredi 4 avril 2012

Le dodo

Ah, dormir, voilà bien une occupation agréable. Le confort et la relative sécurité du terrier de bipède permet des siestes de toute sorte, bien que parfois perturbées par des bruits incongrus. Car tout de même, nous sommes des lapins, et il est de bon ton de ne dormir que d'un œil et de se tenir prêt à détaler à tout instant en fonction de la situation. Mais globalement, je n'ai pas à me plaindre, je dispose de plusieurs endroits fort plaisants pour m'adonner au sommeil plusieurs fois par jour.

Les bipèdes, eux, ne dorment pas comme nous. Déjà, ils ne peuvent dormir que complètement affalés, je n'ai jamais vu ma bipède dormir assise ou debout, ou même simplement dans une position qui permet de se relever rapidement. Et puis, ils ferment toujours les yeux, un bipède qui a les yeux ouverts ne dort pas, soyez-en sûr. Enfin, ils dorment très longtemps, mais en une seule fois la plupart du temps, bien qu'une petite sieste puisse survenir de temps à autre. Je pense que tout cela tient à leur position de prédateur : oui, on peut dormir tranquille, quand on ne risque pas de se faire croquer à tout instant ! Enfin le bipède aime la plupart du temps se cacher complètement sous un épais pelage pour dormir. On les comprend, sans fourrure, on pourrait vite se refroidir en dormant !

Pendant le sommeil, il y a plusieurs types de bipèdes : il y en a qui produisent un espèce de fort ronflement, un peu le même genre de bruit que font les gros monstres qui parcourent la garenne des bipèdes. Et d'autres, dont fait partie ma bipède, qui sont complètement silencieux. Ça en est presque inquiétant, je vais parfois vérifier au niveau de son nez si elle respire toujours, mais oui jusqu'à présent, ça a toujours été le cas. Souvent même, je la réveille un peu en la poussant du museau, et elle me rassure par un petit geste à mon égard, une petite gratouille sur la tête, par exemple. Par contre, ceux qui font du bruit, on n'a aucun doute, ils vivent encore ! Encore une fois, c'est bien beau d'être un prédateur pour se permettre de faire autant de bruit en roupillant... non mais imaginez un peu si nous en faisions autant, ce serait comme d'aller faire des binkies sous le nez d'un renard, dans le genre discret ! Mais c'est vrai que les renards ne sont pas hyper courant chez les bipèdes.

Souvent, quand ma bipède est aux abonnées absentes, cachée sous son gros pelage, j'en profite pour dormir profondément aussi. Car ces périodes correspondent à un calme généralisé de l'ensemble du monde des bipèdes : il y a beaucoup moins de bruit provenant de la garenne, je pense que tous les bipèdes doivent dormir à peu près en même temps. Ce qui ne m'empêche pas de dormir également profondément en pleine journée, quand l'activité des bipèdes est à son comble. Je pense qu'en temps cumulé, nous dormons beaucoup plus qu'un bipède ! Mais par période beaucoup plus courte, je ne sais pas comment fait ma bipède pour dormir aussi longtemps sans manger, boire ou aller à la litière, mais elle le fait. Et à l'inverse comment elle peut rester éveillée tout ce temps, sans piquer un petit somme. Mais au moins pendant ce temps, elle est disponible pour me faire des câlins, et me permettre à moi de dormir en faisant plein de rêves étranges, où je parcours des garennes immenses... D'ailleurs, j'y retourne, parce-que c'est pas tout ça mais...

Zzzzzz...

A bientôt !
Coca

samedi 26 novembre 2011

Le bipède : leçon de choses

Les bipèdes, on sait tous à quoi cela ressemble ! Ce sont ces curieux animaux verticaux qui marchent sur 2 pattes. Mais moi qui en fréquente de très près, je peux vous dire que le bipède présente bien d'autres curiosités que ses membres allongés et déformés.

Tout d'abord, savez-vous qu'un bipède ne possède presque pas de poils? Surtout les femelles, les mâles semblant un peu mieux lotis. Dans la garenne, de loin, on a l'impression que seul leur visage et leurs pattes avant sont nus, mais c'est faux, ils sont entièrement nus. En tout cas, ils n'ont pas de pelage naturel digne de ce nom, rien qui protège du froid et du mauvais temps, ça c'est sûr ! Ce qui fait illusion, ce sont les pelages artificiels dans lesquels ils se glissent. J'ai déjà étudié de très près ces pelages, et certains sont constitués de matières naturelles tout à fait reconnaissables, telles que le poil de mouton, ou des fibres végétales diverses. D'autres sont des matières tout à fait étrange, dont rien n'évoque quelque chose qui existe dans la nature. Ils peuvent enlever et remettre ces pelages à volonté, ce qui leur permet de s'adapter à la température. Il en existe de toutes les formes et de toutes les couleurs, et ils adorent en changer régulièrement, ce qui signifie qu'il ne faut jamais se fier au pelage pour reconnaître un bipède. Toujours se fier à la reconnaissance nasale uniquement.

En fait il semble que leur pelage soit concentré sur la tête. Avec cette fois-ci une tendance inverse entre mâle et femelles : ces dernières sont généralement beaucoup mieux pourvues. Elles semblent d'ailleurs en prendre grand soin, et il me semble qu'il s'agisse pour les bipèdes d'un attribut sexuel. Ce reste de pelage, qui pourrait s'apparenter à la crinière d'un lion, peut être de couleur et de forme varié. Cependant là aussi, ils semblent capable de pouvoir en changer comme bon leur semble, donc ne pas s'y fier ! Le nez, seulement le nez !

A propos de nez, chacun sait que l'humain sent incroyablement fort. Dans le genre discret, il est le maître du règne animal, d'ailleurs nous savons bien qu'il s'agit de son principal point faible en situation de prédation, avec sa maladresse légendaire à la course. Pourtant le bipède est propre, mais il ne se lave pas comme nous : il se mouille entièrement et se frotte tout le corps avec ses longues pattes avant. Je crois qu'il se frotte avec des plantes, fleurs ou fruits, afin de tenter de masquer son odeur par ajout d'autres odeurs. Mais c'est loupé, même si l'odeur humaine est moins prenante tout de suite après sa toilette, les bonnes odeurs viennent seulement se rajouter à leur odeur naturelle, sans la remplacer. Heureusement leur origine non-humaine ne permet pas de les confondre avec l'odeur du bipède, ainsi ce dernier est toujours identifiable, même si cela peut parfois nécessiter de venir sentir le nez ou la bouche pour en être sûr.

Allons maintenant un peu plus loin. Le rythme cardiaque et respiratoire du bipède est très lent, mais très puissant. Ses muscles sont certainement bien dimensionnés, car le cœur cogne fort dans sa poitrine, et la respiration soulève sa cage thoracique d'une bonne longueur de patte de lapin. Et s'il éternue, tous aux abris, la déflagration est terrible. Cela me surprenait fortement au début, déclenchant un départ réflexe à tout coup. Maintenant j'ai appris à reconnaître quand l'éternuement arrive, et ma bipède a la gentillesse de s'écarter un peu préventivement de moi pour que je ne sois pas percutée par le spasme, ce qui permet de reprendre le câlin tout de suite après. Mais parfois, ça vient sans prévenir, et je n'y peux rien, je bondis! Bref, le bipède est tout de même un animal puissant, bien sûr parce-qu'il est grand, mais certainement aussi parce-qu'il est prédateur.  

Pour autant, je ne perçois pas forcément de signe que ma bipède part réellement à la chasse. Elle ne ramène jamais aucune odeur qui va dans ce sens. Pas plus qu'elle ne ramène de manière visible un animal qu'elle aurait chassé. Pourtant je sais qu'elle mange de la viande, car cela se sent, mais je ne sais pas comment elle se la procure. Tout comme finalement je ne sais pas vraiment où elle se procure les fruits et légumes qu'elle partage avec moi. Ce qui est sûr, c'est que le bipède est omnivore, il est en réalité tout à la fois prédateur et paisible brouteur. C'est sans doute pour cela qu'il peut établir une relation avec des animaux comme nous et voir au-delà d'un bon repas. Le bipède n'est pas si mauvais, dans le fond !

A bientôt,
Coca

lundi 15 août 2011

Le changement de terrier

Je pense que j'y ai déjà fait allusion plusieurs fois, le terrier que je partage actuellement avec ma bipède n'est plus celui dans lequel nous avons fait connaissance. Je vais donc vous raconter aujourd'hui le changement de terrier.

Au départ, le terrier de ma bipède était plutôt grand et bien construit puisqu'il comportait plusieurs pièces, tout comme un terrier de lapin. Il n'y avait qu'une pièce qui m'était interdite (mais j'ai quand même réussi à y aller plusieurs fois, hé hé), c'était celle qui contenait le sous-terrier pour le dodo de ma bipède. Elle en rebouchait toujours soigneusement l'entrée mais j'ai su m'y faufiler assez souvent pour savoir de quoi il retournait. Autrement, tout le reste était à moi, de même que la spacieuse garenne ombragée qui m'a permis d'observer en détail la garenne des bipèdes, tout en étant à l'abri. On y est resté assez longtemps, 2 cycles de saisons environ.

Mais un moment est arrivé où ma bipède sortait de moins en moins du terrier, et surtout beaucoup moins longtemps que d'habitude. Il y a de temps en temps des périodes comme ça, où ma bipède dort très longtemps le matin et sort peu, mais ça dure une ou deux semaines. Là, ça commençait à se compter en mois. Et même si c'était plutôt sympa de l'avoir toujours à la maison (surtout qu'à l'époque, les sorties de mon sous-terrier étaient conditionnées par sa présence, donc bipède souvent là était égale à plus de sortie), je sentais bien que quelque chose se préparait.  

Jusqu'au jour où elle a été prise d'une frénésie de déplacement d'objet bien plus importante que d'habitude. Progressivement, l'intégralité du terrier s'est retrouvée contenue dans des cachettes en feuillage. Enfin un beau matin, pleins de bipèdes sont venus pour emporter les cachettes, et pour finir ma bipède m'a embarqué dans son gros monstre, laissant derrière nous un terrier vide. Dans la nature, cela arrive que nous ayons à quitter un terrier, le plus souvent car il a été inondé par des précipitations trop importante. Mais là, le terrier était toujours bien au sec et je n'ai donc pas vraiment su pourquoi nous l'avions quitté.

Bref, ce soir-là, nous avons dormi dans le terrier des parents de ma bipède. Puis ma bipède s'est absentée pendant 2 jours, et lorsqu'elle est revenue me chercher, nous avons fait un très long voyage. Nous sommes finalement arrivées dans un autre terrier, beaucoup plus petit que le premier, mais surprise : toutes les cachettes contenant l'ancien terrier étaient là, et le sous-terrier commun était déjà en place, avec encore nos odeurs dessus. Je reconnu également le sous-terrier de ma bipède, celui qu'elle n'avait eu de cesse de me cacher... Cette fois il était là, devant moi, complètement accessible. Je compris donc rapidement que ce terrier, c'était notre nouveau terrier et qu'on allait y rester un moment! Ma bipède recommençait d'ailleurs à s'absenter fort longtemps en journée, et je su que les choses allaient reprendre leur cours normal.  

Mais il y avait un problème, ce nouveau terrier, il ne comportait qu'une seule pièce, et j'avais beaucoup moins de place pour gambader ou simplement pour me mettre au calme. Je tentais donc rapidement des travaux d'agrandissement, mais cela semblait ne vraiment pas plaire à ma bipède. Je trouvais rapidement la garenne, mais là aussi elle était beaucoup plus petite qu'avant, et beaucoup plus fermée. Je ne vois plus ce qui se passe en bas, dans la garenne des bipèdes, bien que j'entende parfaitement les bruits qui en provienne.  

Mais dans ce nouveau terrier, je pu enfin acquérir ma liberté. Cela a commencé la nuit, puisque cette fois ma bipède dormait dans la même pièce, elle a rapidement réalisé l'incongruité de la situation : je suis enfermée alors qu'elle est là, devant moi... J'obtins donc rapidement le droit de me balader librement pendant que ma bipède dort, même si concrètement, à cette heure-là, je dors moi aussi ! Mais je peux choisir où je veux dormir ! Il n'y a qu'un endroit qui ne va pas, c'est le sous-terrier de ma bipède : quand elle y dort, je n'ai pas le droit de la déranger. Mais je me permets de le faire quand même de temps en temps, quand elle tarde trop, hi hi hi !

Et depuis peu, j'ai également le droit de me balader en journée, lorsqu'elle s'absente longtemps. Je suis de toute façon habituée depuis longtemps à faire la sieste à ces heures-là, et puis à quoi bon réclamer nourriture et câlins quand elle n'est pas là? Autant dormir gentiment jusqu'à ce qu'elle rentre.

Au final, le terrier est plus petit, mais j'y accède tout le temps, donc cela revient au même que d'avoir un immense terrier qu'on ne peut pas explorer la moitié du temps ! Je ne sais pas encore combien de temps nous resterons ici, cela fait bientôt 2 ans que nous y sommes, peut-être un nouveau changement bientôt?

A bientôt !
Coca

vendredi 3 juin 2011

Il fait chaud...

Nous autres lapinous, on aime se tenir chaud, mais pas qu'il fasse chaud... Un peu contradictoire? Mais non, pas tant que ça. Un terrier de lapin, c'est creusé profond dans la terre, là où la température est constante... et plutôt fraîche. Donc il est normal qu'on aime se serrer un peu pour se tenir chaud. Mais en été, vous nous verrez rarement mettre le nez dehors avant la tombée de la nuit, quand les températures commencent à baisser, parce-que la forte chaleur, on n'aime pas ça du tout !

Mais dans un terrier de bipède, il fait beaucoup plus chaud que dans un terrier de lapin, même en hiver. Et en été, n'en parlons pas, ça peut même devenir un peu limite pour nous. J'ai le souvenir d'un été dans notre ancien terrier où c'était carrément dur, j'osais à peine bouger et même manger était un effort insupportable. Ça arrive fréquemment pendant disons 2-3 jours en été, mais là ça avait duré très longtemps, et je me suis demandée si j'allais m'en sortir. Ma bipède a fait ce qu'elle pouvait pour me soulager, elle m'humidifiait les oreilles et me mettait un bloc de glace au dessus de mon sous-terrier, un air vaguement plus frais en descendait. Je pouvais rester couchée dessous, mais malgré tout, c'était insupportable et je me ramollissais au fil des jours... Même dans la garenne la nuit il faisait encore chaud, c'était terrible ! Ma bipède me servait de l'eau parfumée à la banane directement sous le nez pour m'inciter à boire beaucoup, et au final c'est sûrement ce qui m'a sauvé. Puis l'orage a fini par arriver et les températures sont enfin redevenues supportables. 

Et en ce moment, l'été arrive, je le sens bien. Il fait parfois déjà trop chaud pour faire la sieste dans la garenne, pourtant le sol est en pierre donc il reste frais, mais souvent je rentre au bout d'une demi heure car il fait tout de même meilleur dans le terrier. Heureusement, il fait encore bien frais la nuit, ce qui permet d'équilibrer tout ça et de recharger les batteries pour le lendemain ! Mais en journée, c'est sieste à gogo, dormir, c'est encore ce qu'il y a de mieux quand il fait chaud ! Bouger le moins possible !


Dodo à l'ombre de la garenne... 

... ou au terrier ! 

Ce n'est que le début, alors j'espère que la chaleur restera raisonnable dans le terrier, je ne suis plus une jeunette et j'ai pris un peu d'embonpoint avec le temps, donc je supporte moins facilement les excès. Je compte sur ma bipède pour gérer tout cela, et je suis sûre qu'elle fera ce qu'il faut. Mais les caprices de la météo, parfois, même le tout puissant bipède n'y peut rien !

A bientôt !
Coca

samedi 21 mai 2011

Petite lapine deviendra grande

Je vais aujourd'hui vous parler d'un sujet délicat : les instincts de reproduction dans le cadre de la vie chez les bipèdes. Vous le savez, je suis la seule lapine à vivre dans le terrier et peu de chance me seront données de rencontrer d'autres lapins, alors cela pose un certain nombre de problème.

Mais reprenons au début : me voilà maintenant depuis quelques mois chez ma bipède, nous sympathisons de plus en plus, j'ai l'insouciance et l'énergie de la jeunesse. Pourtant, je sentais progressivement des changements s'opérer en moi. Je sentais de plus en plus souvent un besoin d'aller à la rencontre de l'autre, cela se traduisait par une sorte d'excitation fort agréable. Évidemment, le seul 'autre' que j'avais sous la patte, c'était ma bipède, et c'est donc sur elle que j'ai jeté mon dévolu. Petit à petit, je la voyais de moins en moins comme une simple colocataire, et de plus en plus comme 'celle qui allait me permettre de perpétuer l'espèce'. Je ne comprenais pas trop ce qui m'arrivait, mais c'était un sentiment qui venait du plus profond de moi et je savais qu'il y avait une mission que je devais absolument accomplir.

C'est ainsi que je recherchais de plus en plus souvent la proximité de ma bipède, je ne savais pas pourquoi ni comment, mais il fallait que je sois proche d'elle et que nous nous témoignions de l'affection mutuelle. Pour cela, il fallait attirer son attention par tous les moyens, aussi quand elle n'était pas disponible pour me toiletter dans le sous-terrier commun, je n'hésitais pas à courir autour d'elle en émettant des sons. Je ne sais pas d'où cela m'est venu mais je savais que c'était cela qu'il fallait faire. Quand enfin, elle acceptait de regagner le sous-terrier commun, je réclamais immédiatement un toilettage approfondi, tout en la marquant copieusement de pipis et de crottes odorantes pour lui signifier qu'elle m'appartenait. Heureusement, la bipède ne s'est jamais trop fait prier pour s'exécuter, même si je crois qu'elle appréciait moyennement le marquage.

Quoiqu'il en soit, ses caresses me procuraient de plus en plus de sensations. Ça a toujours été agréable, mais là, c'était différent, ça devenait carrément trop bon ! Il se passait beaucoup de chose en moi lors de ces câlins, et un jour, je me suis dit que cette fois ça y était, j'allais avoir des petits. A partir de là, je négligeais complétement ma bipède, il y avait bien plus important à faire : préparer un nid douillet. Je choisis pour cela une pièce du terrier éloignée des lieux de passage (oui car à l'époque, le terrier de la bipède était très grand et composé de plusieurs pièces, nous en avons changé depuis, encore quelque chose qu'il faudra que je vous raconte!), et dans un recoin, je me mis en tête d'accumuler un maximum de choses confortables. Certains des pelages de la bipède était parfait pour cela, mais je pouvais également prendre du foin pour faire une assise à la fois confortable et respirante. Une fois, j'ai eu l'idée de m'arracher les poils du ventre pour l'isolation, je ne sais pas ce qui m'a pris mais ce n'était pas agréable alors j'ai vite abandonné cette idée. Surtout que ce ne sont pas les matériaux qui manquent dans le terrier, donc inutile de m'infliger cela.  

Malheureusement, je ne sais pas pourquoi, les petits ne sont jamais arrivés. Mes mamelles étaient gonflées et me faisaient mal, mais le nid est resté vide. Il fallait donc à chaque fois recommencer tout le processus auprès de ma bipède, la danse, les câlins, le nid... Cela devenait infernal, et pourtant, je ne pouvais pas faire autrement. De plus, je voyais que tout cela commençait à agacer sérieusement ma bipède, elle repoussait de plus en plus souvent mes avances, ne supportait plus le marquage et voulait m'empêcher d'accéder au nid. Jusqu'au jour où... on est allée à une séance de torture.

Sauf que cette fois, ma bipède est repartie sans moi, me laissant seule avec les bourreaux. Ils m'ont beaucoup manipulés jusqu'au moment où je me suis endormie profondément, tellement profondément que je ne me souviens absolument de rien. Impossible de garder un œil entre-ouvert, de sursauter au moindre bruit, non, plus rien. Sortir de cet état a été très difficile, j'étais groggy, j'avais mal au ventre, et... quelque chose avait changé. Ma bipède n'a pas tardé à réapparaître et nous sommes rentrées au terrier. J'ai mis plusieurs jours à m'en remettre, pendant lesquels ma bipède a été au petit soin avec moi, elle allait jusqu'à m'apporter nourriture et boisson devant la bouche. Il s'était passé quelque chose avec mon ventre : je n'avais plus de poil et un morceau de fibre que font les humains collé sur la peau. Et dedans, ça tirait, il s'était passé quelque chose.

Au final, je ne saurais jamais comment les humains s'y sont pris, mais ils m'ont libéré de mes obsessions. Car suite à cet épisode, l'intensité de ma fixation sur les petits a chuté d'un coup, jusqu'à disparaître progressivement et totalement. Mes rapports avec ma bipède sont bien plus équilibrés maintenant, c'est de nouveau une simple colocataire, et moi je peux mener ma petite vie de lapinou tranquillement. Il y a toujours beaucoup de tendresse entre nous, mais c'est redevenu normal, ce n'est plus le fruit de ma folie. J'étais définitivement devenue une grande lapine, bien dans sa peau et dans sa vie chez les bipèdes !

A bientôt !
Coca