Coca, c'est moi !

Coca, c'est moi !

samedi 21 mai 2011

Petite lapine deviendra grande

Je vais aujourd'hui vous parler d'un sujet délicat : les instincts de reproduction dans le cadre de la vie chez les bipèdes. Vous le savez, je suis la seule lapine à vivre dans le terrier et peu de chance me seront données de rencontrer d'autres lapins, alors cela pose un certain nombre de problème.

Mais reprenons au début : me voilà maintenant depuis quelques mois chez ma bipède, nous sympathisons de plus en plus, j'ai l'insouciance et l'énergie de la jeunesse. Pourtant, je sentais progressivement des changements s'opérer en moi. Je sentais de plus en plus souvent un besoin d'aller à la rencontre de l'autre, cela se traduisait par une sorte d'excitation fort agréable. Évidemment, le seul 'autre' que j'avais sous la patte, c'était ma bipède, et c'est donc sur elle que j'ai jeté mon dévolu. Petit à petit, je la voyais de moins en moins comme une simple colocataire, et de plus en plus comme 'celle qui allait me permettre de perpétuer l'espèce'. Je ne comprenais pas trop ce qui m'arrivait, mais c'était un sentiment qui venait du plus profond de moi et je savais qu'il y avait une mission que je devais absolument accomplir.

C'est ainsi que je recherchais de plus en plus souvent la proximité de ma bipède, je ne savais pas pourquoi ni comment, mais il fallait que je sois proche d'elle et que nous nous témoignions de l'affection mutuelle. Pour cela, il fallait attirer son attention par tous les moyens, aussi quand elle n'était pas disponible pour me toiletter dans le sous-terrier commun, je n'hésitais pas à courir autour d'elle en émettant des sons. Je ne sais pas d'où cela m'est venu mais je savais que c'était cela qu'il fallait faire. Quand enfin, elle acceptait de regagner le sous-terrier commun, je réclamais immédiatement un toilettage approfondi, tout en la marquant copieusement de pipis et de crottes odorantes pour lui signifier qu'elle m'appartenait. Heureusement, la bipède ne s'est jamais trop fait prier pour s'exécuter, même si je crois qu'elle appréciait moyennement le marquage.

Quoiqu'il en soit, ses caresses me procuraient de plus en plus de sensations. Ça a toujours été agréable, mais là, c'était différent, ça devenait carrément trop bon ! Il se passait beaucoup de chose en moi lors de ces câlins, et un jour, je me suis dit que cette fois ça y était, j'allais avoir des petits. A partir de là, je négligeais complétement ma bipède, il y avait bien plus important à faire : préparer un nid douillet. Je choisis pour cela une pièce du terrier éloignée des lieux de passage (oui car à l'époque, le terrier de la bipède était très grand et composé de plusieurs pièces, nous en avons changé depuis, encore quelque chose qu'il faudra que je vous raconte!), et dans un recoin, je me mis en tête d'accumuler un maximum de choses confortables. Certains des pelages de la bipède était parfait pour cela, mais je pouvais également prendre du foin pour faire une assise à la fois confortable et respirante. Une fois, j'ai eu l'idée de m'arracher les poils du ventre pour l'isolation, je ne sais pas ce qui m'a pris mais ce n'était pas agréable alors j'ai vite abandonné cette idée. Surtout que ce ne sont pas les matériaux qui manquent dans le terrier, donc inutile de m'infliger cela.  

Malheureusement, je ne sais pas pourquoi, les petits ne sont jamais arrivés. Mes mamelles étaient gonflées et me faisaient mal, mais le nid est resté vide. Il fallait donc à chaque fois recommencer tout le processus auprès de ma bipède, la danse, les câlins, le nid... Cela devenait infernal, et pourtant, je ne pouvais pas faire autrement. De plus, je voyais que tout cela commençait à agacer sérieusement ma bipède, elle repoussait de plus en plus souvent mes avances, ne supportait plus le marquage et voulait m'empêcher d'accéder au nid. Jusqu'au jour où... on est allée à une séance de torture.

Sauf que cette fois, ma bipède est repartie sans moi, me laissant seule avec les bourreaux. Ils m'ont beaucoup manipulés jusqu'au moment où je me suis endormie profondément, tellement profondément que je ne me souviens absolument de rien. Impossible de garder un œil entre-ouvert, de sursauter au moindre bruit, non, plus rien. Sortir de cet état a été très difficile, j'étais groggy, j'avais mal au ventre, et... quelque chose avait changé. Ma bipède n'a pas tardé à réapparaître et nous sommes rentrées au terrier. J'ai mis plusieurs jours à m'en remettre, pendant lesquels ma bipède a été au petit soin avec moi, elle allait jusqu'à m'apporter nourriture et boisson devant la bouche. Il s'était passé quelque chose avec mon ventre : je n'avais plus de poil et un morceau de fibre que font les humains collé sur la peau. Et dedans, ça tirait, il s'était passé quelque chose.

Au final, je ne saurais jamais comment les humains s'y sont pris, mais ils m'ont libéré de mes obsessions. Car suite à cet épisode, l'intensité de ma fixation sur les petits a chuté d'un coup, jusqu'à disparaître progressivement et totalement. Mes rapports avec ma bipède sont bien plus équilibrés maintenant, c'est de nouveau une simple colocataire, et moi je peux mener ma petite vie de lapinou tranquillement. Il y a toujours beaucoup de tendresse entre nous, mais c'est redevenu normal, ce n'est plus le fruit de ma folie. J'étais définitivement devenue une grande lapine, bien dans sa peau et dans sa vie chez les bipèdes !

A bientôt !
Coca

dimanche 1 mai 2011

La séance de torture

De temps en temps, je dirais tous les 6 mois environ, ma bipède m'emmène a une séance de torture. Oui, ça ne va pas être très gai aujourd'hui ! Ça commence par une mise en boîte et un voyage en gros monstre, mais la bipède ne prépare pas de cachette de pelage donc je sais qu'on retournera au terrier dans un délai raisonnable. Cependant, c'est pas parce-que c'est court que c'est mieux, c'est même parfois bien pire.

Donc, de temps en temps, on va dans un terrier de bipède un peu particulier. Dès l'entrée, on est assailli par les odeurs animales de ces lieux : chiens, chats, oiseaux, rongeurs et même lapins, visiblement beaucoup d'animaux passent par là. Mais ce qui est très angoissant, c'est que ce n'est pas une odeur d'animal heureux et en bonne santé : ça sent la souffrance et la maladie, mêlées à des odeurs agressives que j'aurais bien du mal à vous décrire.

On reste en attente un moment, je suis toujours dans ma boîte, les animaux et les bipèdes défilent, jusqu'à ce qu'un bipède au pelage vert vienne sonoriser avec ma bipède. Nous partons alors dans une autre pièce du terrier. Et là, les ennuis commencent. Le bipède en vert me sort manu militari de ma boîte, sans aucune forme de présentation, et me pose en hauteur sur une surface froide. Ma bipède est là, elle assiste à tout cela sans rien faire. Pire, elle a même l'air d'être complice avec le bipède vert.

Commence alors une longue séance de manipulation diverse, où le bipède vert me retourne dans tous les sens, m'appuie sur le ventre, m'ouvre la bouche, me met un truc froid dans les oreilles... Pendant ce temps-là, ma bipède sonorise tranquillement avec le bourreau, comme si tout était normal. Puis, le bourreau me pince la peau du dos et aïe ! Ca pique ! Et outch, ça brûle ! Et ça, deux fois de suite!  Non mais qu'est-ce qu'il leur prend à ces bipèdes? Et après ça, c'est même pas encore fini, puisqu'ils s'amusent à m'achever à deux en me tenant les pattes pour faire je ne sais quoi à mes puissantes griffes ! Et comment je vais creuser des terriers moi maintenant, hein?

Enfin, le bipède vert fini par me remettre dans ma cachette, que je suis très heureuse de retrouver pour une fois. Les bipèdes sonorisent encore un peu, puis nous repartons dans le gros monstre pour rentrer au terrier. Inutile de préciser que je ne veux plus rien savoir de ma bipède après ça. Je me toilette longuement pour me débarrasser de toutes ces odeurs stressantes que j'ai attrapé là-bas, et je boude le reste de la soirée, sans tenir compte de la sérénade que ma bipède me joue.

Et cela n'est pas fini, car généralement, je me sens moyennement bien dans les jours qui suivent. Le lendemain, j'ai mal au dos, je suis patraque, j'ai chaud, j'ai uniquement envie de dormir et je perds tout appétit. Je me bouge juste pour manger un minimum histoire de ne pas mourir de faim en plus, mais faudrait pas que ma bipède me demande de m'emballer parce-qu'elle va au tiroir magique.

Progressivement, les symptômes diminuent et l'appétit revient, mais je reste souvent enflée assez longtemps sur le dos, à l'endroit de la blessure. Je fini aussi par me réconcilier avec ma bipède, parce-que la cohabitation n'est pas vivable longtemps sinon, et puis j'ai quand même besoin qu'elle me toilette. Et j'avoue que le truc des griffes, c'est quand même pas mal, parce-que je suis bien plus à l'aise dans mes pattounes après. Enfin petit à petit, j'oublie ce qui s'est passé... jusqu'à la prochaine fois... Mais j'aimerais bien comprendre le pourquoi de tout ceci !

A bientôt !
Coca